Hommes trans dans la scène gay masculine de Berlin - 2013

Publié dans le magazine gay danois Out & About, Avril 2013 (pdf en danois)

NB: Je ne possède plus la traduction en anglais de cet article (almindelig.com/transman-in-the-male-gay-scene), à partir de laquelle j'ai réalisé ma traduction.

Mads Ananda Lodahl a interviewé trois hommes transgenres faisant parti de la scène radicale queer berlinoise au sujet des hommes gay cisgenres, de leurs attentes et du sexe.

Maik, 25 ans :
“Mon copain m’a dit que nous allions réinventer la sexualité. »
Quand Maik Vito répondait à la question, “qu’est-ce que tu seras une fois plus grande ?” dans les cahiers de ses camarades de classe, il écrivait, « un garçon ». Et un garçon il est devenu.
– Comment s’est passé ta première rencontre avec la scène gay masculine ?
“Certains mecs trans m’avaient conseillé de ne pas m’en approcher, se basant sur de mauvaises expériences qu’ils avaient eu, mais je voulais vivre ça moi-même. Et au final j’ai eu principalement de bonnes expériences dans ce milieu.”
– Racontes en une.
“Une nuit un gars m’a dragué sur Gayromeo et m’a invité chez lui pour un plan cul. J’ai pris le métro pour traverser la ville, et dès que je suis arrivé, on a commencé à s’embrasser. A un moment j’ai mentionné que j’étais trans, ce qui l’a fait s’arrêter. J’ai trouvé que c’était idiot parce que mon profile, qu’il n’avait apparemment pas lu, le disait explicitement. Donc je me suis barré.
Je suis allé dans un bar queer et me suis attablé avec un groupe de personnes, dont de bons amis trans à moi. J’ai vidé mon sac et partagé mon expérience. Après qu’on soit devenu un peu ivres j’ai commencé à flirter avec l’un des garçons de la tablée que je ne connaissais pas, et j’ai fini par le ramener à la maison.
Alors qu’on était en train de se déshabiller sur le lit, Il savait déjà que j’étais trans, et il a dit que pour lui ce n’était pas très important à quoi je ressemblais sous mes vêtements. Il était attiré par moi, c’est tout. Il est resté dans les parages pendant quelques jours, et une semaine après il a pratiquement emménagé avec moi et nous sommes devenus amants. Il avait eu beaucoup de relations sexuelles dans le passé, mais avec moi c’était comme réinventer la sexualité, m’a-t-il dit.”

Skyler, 33 ans :
“J’avais peur de me sentir mal”
Skyler Foster vient du Canada, mais vit actuellement dans un camping queer en mobil home à Berlin. C’est un rapper et il se définit comme queer parce qu’il « est attiré par des tas de types de corps et de gens différents. »
– Tu t’attendais à quoi au sujet de la scène gay masculine ?
“C’était super de se sentir accepté dans ce club privé qu’est la scène gay masculine, dont j’avais été exclu avant que je ne commence à passer. Mais j’étais nerveux, je ne savais pas comment les gens allaient réagir une fois qu’ils s’apercevraient de mon apparence sous mes vêtements.
J’avais peur de dépasser les limites des gens ou d’être à l’origine que quelqu’un se sente trompé. Aujourd’hui je peux voir que c’était idiot, vu que je ne trompais ni ne faisais de mal à personne.”
– Raconte-nous une expérience au sein de la scène gay masculine.
« Une fois on a passé toute la nuit à s’embrasser avec un gars, et deux mois après il m’a dit qu’il savait que j’étais trans. Il a dit qu’il avait trouvé que le moment passé était très chaud, mais qu’il souffrait de “chattephobie ». Ça m’a rendu triste parce que cela confirmait ma peur que les gens seraient dégoutés par mon corps et me réduisent à « quelqu’un avec une chatte ».

Sean, 36 ans :
“On ne m’a jamais rejeté du fait d’être trans.”
Sean Moxie est gay, organise des sex-party queer et termine actuellement un film long métrage sur l’amitié entre deux hommes transgenres gay.
– Quelle a été ta première rencontre avec la scène gay masculine ? “
« J’avais 14 ou 15 ans quand je suis entré dans un sex-club pour hommes gay pour la première fois. Quand j’avais 16 ans j’ai emménagé dans une communauté de « garçons à louer ». Quand je rentrais de l’école j’allais les rejoindre dans le club où ils travaillaient, donc la scène du sexe gay a toujours été comme un second foyer pour moi. Je n’ai jamais vraiment eu l’expérience de rentrer dans un bar gay pour la première fois.
Mes amis vendaient du sexe et baisaient avec tout le monde, mais parce que j’étais trans, je me retenais beaucoup. On pourrait dire qu’en ce temps-là, mon identité trans a sauvé mon cul. »
– Parle-nous de bonnes expériences au sein de la scène gay.
« C’est pareil que pour les autres hommes gay : je suis content de mes amis, de mes copains, les soirées etc. Et je suis heureux qu’être trans ne soit plus un truc si compliqué pour les gens. Je n’ai jamais été rejeté du fait d’être trans, et je dois tout expliquer de moins en moins fréquemment. Cela devient effectivement fastidieux si chaque rencart se transforme toujours en conférence face à un homme gay qui n’a jamais vu de mec trans avant.”
– Est ce que tu aurais des bons conseils à donner à des personnes trans ?
« Ne voyez pas votre identité trans comme un truc négatif. C’est comme être potelé, poilu, petit, gros, ou autre chose. Si vous vous dites à vous même « oh, j’espère que quelqu’un voudra bien de moi même si je suis comme ça », ce n’est pas projeter une énergie très sexy. La confiance en soi et beaucoup de dynamisme, cependant, peuvent rendre n’importe qui sexy. Et ensuite beaucoup de gens auront envie de vous »

Trois petits conseils au sujet des personnes trans
1. Etre cisgenre veux dire s’identifier avec le genre qui vous a été assigné par les médecins et l’état. Cisgenre est l’opposé de transgenre.
2. Vous devez vous adressez aux personnes trans par le genre auquel ils s’identifient. En d’autres termes, si il est né de sexe féminin, mais vit en tant qu’homme, vous dites « il », « lui », « homme ».
3. C’est considéré inapproprié de passer au grill une personne sur ses traitements, ses parties du corps, nom de naissance ainsi que de outer de manière non consentie les personnes trans.

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