Le concours LeatherSIR refusé par un bar - 2006

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Par Zak Szymanski

Le propriétaire du bar de South Market qui accueillait habituellement début juillet l’élection locale de LeatherSIR (« Monsieur Cuir ») a demandé à ce que la compétition ait lieu ailleurs cette année, en raison du règlement qui exclue les hommes transgenres d’y participer, d’après le Bay Area Reporter, journal de San Francisco.

Scott Peterson, gérant du bar Powerhouse, confirme le gel de la compétition le temps que la communauté débatte du problème.

En attendant, après 5 ans d’absence, le concours local Nord Californien se déroulera de nouveau à San Francisco. D’après le co-organisateur Jay Hemphill, la compétition entre vainqueurs de San Francisco, Sacramento et Russian River est bien prévue pour le 29 juillet, bien qu’aucun lieu ne soit précisé.

Hemphill et son amant Michael Holeman, co-organisateur de la manifestation, sont également respectivement président et vice président de la “San Francisco Pride Parade’s leather contingent” (groupe cuir défilant à la marche des fiertés de San Francisco). Mais durant l’assemblée générale du 28 janvier, la controverse concernant la compétition n’a pas été abordée.

« Je tenais à ce que les deux évènements soient distincts parce que ce sont deux choses différentes. Le concours LeatherSIR n’a pas été abordé, je n’ai pas insisté. » Propos de Hemphill recueillis par le journal Bay Area Reporter le 31 janvier.

Ces retentissements récents sont survenus après que Peter Fiske ai appelé à la démission volontaire des dirigeants de la manifestation, Hemphill et Holeman, afin qu’il n’y ait pas d’amalgame transphobe qui puisse atteindre la communauté cuir. Les militantEs transgenres ainsi que les adhérantEs à la revendication de Fiske ont fait circuler une lettre promettant le boycott des lieux transphobes, tandis que de nombreux membres de la communauté cuir ont reproché à Fiske de chercher la scission.

Suite à la publication de cette lettre et à un article publié dans le Bay Area Reporter, Fiske a refusé des déclarations supplémentaires, préférant que le débat s’éloigne de sa personne pour se recentrer sur la polémique initiale.

« Je ne ferais pas d’autres commentaires, publics ou privés, afin que la communauté puisse se concentrer sur le véritable problème » a déclaré Fiske. « La communauté cuir a besoin de décider si, et dans quelles conditions, les hommes trans (et les femmes trans) peuvent participer. Je crois en l’honnêteté et en l’intégrité de la communauté. »

D’autres sources ont confirmées que Hemphill et Holeman, en plus de leurs récents efforts de séparer ce qui avait trait au leather contingent de ce qui avait trait à la compétition LeatherSIR, resteront probablement les dirigeants de la parade.

Hemphill et Rob Wood, organisateurs du concours LeatherSIR de San Francisco, ont tous deux fait état de leur sympathie pour les transgenres, et de leur volonté d’organiser des concours spécifiques à cette communauté.

« Je ne suis certainement pas opposé à la communauté transgenre et je serais ravi de les aider à débuter une compétition, » déclare Hemphill au B.A.R. « J’ai de nombreux amis transgenres ».

Wood affirme avoir reçu le 23 janvier de la part de Peterson une note l’informant que le bar Powerhouse ne souhaitait plus accueillir la compétition en raison de la controverse, engendrant une division. Wood s’est justifié en précisant que créer un concours spécialement réservé aux transgenres serait une meilleure idée que de détruire les évènements existants qui les excluent.

« Etant donné la situation, je peux comprendre et je n’ai aucun grief envers le personnel ou les propriétaires du Powerhouse. » dit Wood, un ancien tenant du titre Nord Californien Mr. Drummer, qui a présidé sa propre compétition locale LeatherSIR/boy depuis 2003, à l’exception d’une année où un sponsor n’a pas pu être trouvé. « Cela me pose problème. Le règlement de L’ILSb est clair et n’a jamais été modifié. Si une personne transgenre venait à gagner un concours local, puis régional, elle ne serait pas autorisée à prétendre au titre international.

Les compétitions locales permettent l’accès aux compétitions régionales, comme celles organisées par Hemphill et Holeman cette année, qui mènent ensuite au concours international tenu en octobre à Atlanta. Le règlement qui exclut les hommes transgenres de cette compétition est celui du concours international de l’organisation LeatherSIR/boy, basé à Pittsburgh. Les participants doivent jurer d’être né mâle. Certains considèrent que le concours LeatherSIR/boy est le successeur de la compétition International Drummer, qui exclut implicitement et depuis longtemps les hommes transgenres.

Dans une série d’interviews pour l’article du B.A.R cité précédemment, Fiske annonce qu’il a choisi d’intervenir cette année là à cause de l’inaction de l’assemblée internationale tenue en octobre. Wood réplique dans un courriel : « J’ai aidé Peter Fiske à devenir le parrain du concours LeatherSIR/boy de Californie du Nord en 2003 en le logeant chez moi. Il a été un membre du jury de la compétition en 2004 à San Francisco. Alors c’est intéressant de soudainement entendre de sa part : « Nous sommes maintenant témoins d’une nouvelle discrimination à San Francisco », alors qu’il a été très impliqué dans deux compétitions. »
Wood ajoute : “Le concours LeatherSIR/Leatherboy est établit à la gloire d’un certain type d’homme. Il ne célèbre pas les hommes hétéro, les femmes (homo ou hétéro), les transgenres (MTF ou FTM), les travestis, ou toutes les autres douzaines d’appellations qui nous sont données par d’autres pour nous mettre dans des cases. La seule catégorie qui ne possède apparemment pas son propre concours est celle des transgenres. Si Peter avait la carrure nécessaire pour faire bouger les choses à San Francisco, il serait en train de monter un concours LeatherSIR/Leatherboy transgenre puissant et influant, au lieu de vouloir détruire et intimider. Et je serai le premier à me porter volontaire pour l’aider. »

Sex police
Certaines personnes souhaitant l’inclusion des transgenres dans la compétition font remarquer que les propos transphobes à ce sujet s’inscrivent dans une rhétorique étrangement similaire à celle utilisée contre les lesbiennes et les gays. Créer des systèmes spéciaux pour les transgenres est à côté de la plaque lorsqu’on se réfère aux transsexuels qui souvent ne s’identifient pas en tant que trans, mais vivent au quotidien en tant que femme et homme.
« Nous ne voulons pas être séparé des autres hommes et femmes » dit Marcus Arana, un des co-signateurs de la première lettre de protestation. « Mon identité de genre n’est pas d’être trans, mais d’être mâle. »
« La création d’un concours annexe ne résout pas la question » ajoute Billy Lane, un transsexuel cuir qui ne se cache pas, semi finaliste de la compétition internationale Mr. Leather en 1998. Il a longtemps vécu dans la communauté cuir de San Francisco. « Pour de nombreuses personnes qui se considèrent non pas transgenre mais transsexuel, il y a un but. Ce n’est pas pour visiter en touriste, ou pour jouer au travesti. Il s’agit de transformer votre vie entière. »
« Je crois que beaucoup de gens ne comprennent pas que pour nombre d’entre nous l’idée n’est pas d’être étiquetéE transexuelLE au final. Lorsque nous transitionnons, c’est pour vivre en tant qu’homme ou en tant que femme. Un concours créé spécifiquement pour les trans nie ce but. » poursuit Lane.

Transitionner d’un genre à l’autre nécessite habituellement un diagnostique de dysphorie du genre. La transsexualité est considérée par de nombreux agents du corps médical comme une maladie qui peut être traitée par la prise d’hormones et/ou par des interventions chirurgicales, avec l’accord d’un médecin. Le terme « transgenre » regroupe un éventail plus vaste de la population aux identités de genre variantes. Une petite partie de ces personnes est transsexuelle et ne peut s’identifier à la population transgenre, plus nombreuse ou plus visible.
Dans l’état californien, un changement d’état civil permettant le changement de genre mentionné nécessite une autorisation d’un médecin. L’état demande souvent des certificats médicaux attestant de l’irréversibilité et/ou du détail complet des procédures chirurgicales. De telles identités sont reconnues légalement par l’état, et pour les transgenres voulant s’unir légalement à des partenaires du sexe opposé, permettent de se marier.
Mais les trans gay ne peuvent pas légalement se marier avec leurs partenaires. C’est une chose qu’ont en commun les hommes trans avec leurs frères gays. Les personnes qui demandent l’inclusion des trans peuvent narrer d’innombrables histoires d’hommes trans ayant eu une identité mâle dès la naissance, une enfance à problème, à l’adolescence la pression sociale qui force à adopter une fausse dynamique sexuelle, d’homme trans arrivant à l’âge adulte et évoluant dans une communauté d’hommes gay avec la crainte du VIH, soignant des hommes plus vieux et malades, faisant face aux discriminations émanant de la norme.

Pour Wood, l’idée qu’un concours basé sur la sexualité mâle gay soit discriminatoire n’est pas quelque chose de nouveau.
« Nous sommes tous discriminatoires, d’une manière ou d’une autre. Lorsque nous sortons, il y a des « types » de personnes avec lesquelles nous nous associons ou pas. Chaque homme gay (et je suppose que cela s’applique aux femmes également) est susceptible d’avoir des préférences de genre, d’ethnicité, de mensurations, de couleur des yeux, des cheveux, d’habillement, d’opinions politiques, économiques, etc., concernant les amis proches aussi bien que les amants ou des compagnons pour la vie. Cela ne signifie pas que nous détestons ceux qui ne rentrent pas dans nos critères personnels, cela peut juste vouloir dire que nous vivons plus facilement avec un certain type de personnes, nous les comprenons mieux, ils sont plus à même de nous représenter. »

Mais on a tendance à oublier que de nombreux transgenres gay cuir partagent ces mêmes critères discriminatoires orientés vers une esthétique du corps totalement mâle et virile. Ces transgenres affirment que leur ouvrir la compétition d’un concours tel que LeatherSIR/boy ne serait certainement pas l’acception de tous, et de tous les trans à la compétition. Les transgenres gay cuir n’en voudraient pas. Ils pensent simplement que ces hauts standards physiques et masculins sont accessibles aux hommes trans, et en particulier ceux qui paradoxalement ne se retrouvent pas dans la catégorie des transgenres.

« J’ai participé à la compétition IML de 1998. Y a-t-il eu depuis une invasion de troubleurs de genre ? Non » dit Lane, actuel jury pour l’IML. « C’est vraiment délirant que ceux qui veulent l’exclusion des trans le souhaitent par peur d’être écrasé dans la compétition par des troubleurs de genre, alors que ça n’est jamais arrivé dans les organisations qui ne les excluaient pas. »
Le règlement du concours LeatherSIR/boy n’exige pas expressément la nudité ou l’exposition génitale, note Lane, toutefois Wood insiste que les participants « doivent accepter de porter sur scène des parures de cuir et jouer sur place un fantasme explicite lié au cuir (tout en se conformant à la législation locale regardant la nudité et l’obscénité). Cela pourrait signifier que le participant puisse être nu sur scène, d’après la législation locale. Et… ne pas oublier la possibilité que le jury demande au candidat de se révéler intimement. »

Pour Lane, dire qu’un homme gay va se trouver dans l’impossibilité de s’identifier à un homme révélé comme étant transsexuel est basé sur la peur :
« C’est effrayant d’imaginer que le gars qui nous attire ne possède pas exactement ce à quoi on s’attend. Cela peut pousser certaines personnes à se remettre en question. Mais on parle d’un concours là. La question du sexe n’est même pas discutable. »
Toutefois, pour Wood, la volonté d’inclure les transgenres dans une manifestation liée à la sexualité mâle gay s’inscrit dans une rupture de la représentation du désir tel que la prévoyait la réglementation du concours. Selon lui, il est naturel qu’un concours soit discriminatoire.
« Ces critères comprennent d’autres mentions discriminatoires, telles qu’être ‘attiré par des êtres du même sexe’, avoir ‘21 ans au moins’ et ‘un intérêt prononcé pour le cuir’. Aucun garçon hétéro de 20 ans ne m’a contacté pour concourir au titre de LeatherSIR ou de Leatherboy. De la même manière, personne ne s’est présenté à moi en me disant « Je souhaiterais participer cette année à la compétition LeatherSIR, mais je suis un homme trans », écrit Wood dans un e-mail.
Plus tard dans une interview téléphonique, Wood ajoute « Nous n’avions simplement aucune bonne raison de changer le règlement ». Interrogé sur ce en quoi consisterait une bonne raison, Wood avança que si plus d’hommes exprimaient leur désir envers des hommes transgenres, ce serait une raison suffisante pour revoir la réglementation. Mais dans la situation présente, selon Wood, la plupart des hommes cesseraient d’êtres attirés par un homme après avoir appris qu’il est transgenre.
Pour Wood, le tenant d’un titre LeatherSIR/boy doit être à la hauteur du titre et il est attendu de sa part qu’il soit désiré et dragué durant sa performance.

Bien que l’IML soit en mesure d’accepter les hommes trans, Wood ajoute : « Je pense que les hommes trans dans le circuit IML découvrent rapidement des préjugés plus insidieux. Au final, ils ne peuvent toujours pas prétendre à la victoire, et tous les prétextes sont bons pour cela (‘discours pourri’, ‘physique médiocre’, ‘mal à l’aise avec son corps’, ‘non-représentatif de la communauté’). Au moins l’ ILSb est franc à ce sujet.

On ne peut pas gagner
L’idée qu’un homme ne puisse pas être désirable du fait d’être trans n’est ici pris en considération que dans l’hypothèse où, dans une compétition qui accepte les trans, un homme trans serait nécessairement rendu visible (« outé »), ce que beaucoup refusent, justement par peur de la discrimination énoncée par Wood.

Sur ce point, Wood admet que dans des scénarios non sexuels, révéler des informations médicales ou concernant les organes génitaux d’une personne est abusif. Et bien qu’il soit attendu des tenants de titres d’être des objets de désirs, Wood reconnaît qu’en réalité il n’est pas nécessaire de partager l’orientation sexuelle du public.

Il est difficile de voir alors quelle peur est apparue la première : celle de voir concourir un homme qui s’affirme trans, ou celle d’être (pour des hommes gay) accidentellement attiré par un homme trans qui n’a pas affiché d’étiquette trans, et cela peut importe qu’une relation sexuelle ou qu’un quelque rapport nécessitant une révélation ait eu lieu.

Des militants transgenres avancent que si un homme trans n’avait pas les moyens de concourir aux titres LeatherSIR/boy, une clause l’excluant ne serait pas nécessaire : comme d’autres nombreux hommes gays dont les corps, masculinités, sexualités, intérêts pour le cuir, ne sont pas conformes aux attentes de la compétition, il ne passerait pas les qualifications. Voilà un point sur lequel sont d’accords les partisans et les détracteurs de l’inclusion trans dans le concours : un homme trans non connu comme tel, donc non sujet aux discriminations liées au statut trans, pourrait remporter un titre important de la compétition, et l’a peut être déjà fait. Certains pensent que la crainte d’ouvrir la compétition aux transgenres est en partie dû à ce qu’un homme trans n’a pas ce qu’il faut pour passer, mais qu’il passe.

« On pourrait presque parler de manque de foi en ce concours, à force de parler de personnes qu’on imagine pas concourir mais dont la présence est tout de même en train de modifier la compétition, » dit Chris Daley, directeur du Centre Juridique Transgenre de San Francisco et lui-même homme gay non-transgenre. « Il s’agit là de l’anxiété de personnes confrontées à leur propres sexualité et masculinité qui sont elles-mêmes établies contre la société et les stéréotypes d’hommes gay. »
« Tout cela en dit plus long sur les hommes non transsexuels et ce qu’ils pensent d’eux-mêmes, que sur les hommes transsexuels, » complète Lane, en précisant qu’il existe de nombreuses manières pour les adeptes du cuir de célébrer leur diversité, du port du kilt à l’acceptation de toutes les tranches d’âge. « Il y a tellement de places faites pour chacun dans cette communauté cuir gay. Quel est le problème ? »

Allons de l’avant
Wood comprend clairement toutes les nuances de la polémique. Se projetant dans tous les cas de figure possible où la participation d’hommes trans serait injuste, il note que certains hommes trans pourraient même, après chirurgie, avoir un pénis plus grand que la moyenne. Mais il ajoute aussitôt que les autres participants pourraient aussi bien avoir eu recours à des interventions esthétiques étant donné que le règlement ne les interdit pas. Commençant à expliquer qu’il peut généralement reconnaître un homme trans à certaines particularités, Wood finit par admettre qu’il connaît d’autres hommes qui ne sont pas transgenres et possèdent ces mêmes particularités.

Il pense que la socialisation masculine durant l’enfance est importante pour être un homme, mais reconnaît qu’il y a autant d’expériences de l’enfance que d’hommes. Il désignerait un homme gay qui aurait un partenaire trans comme gay, considérant le domaine des possibles, il serait même prêt à accepter qu’un homme transgenre soit un mentor pour des jeunes hommes.
Mais à un certain moment, dit-il, une limite doit être posée lorsqu’on approche les espaces genrés et sexués, et il rappelle l’analogie employée par un journaliste : comme les opposants au mariage homosexuel, les législations ne peuvent pas toujours prendre en compte toutes les variations et exceptions possibles. C’est « comme les hommes XXY », dit-il, en se référant aux chromosomes, cela complique la définition du genre.
« Je reste sur ma décision : l’ILSb cherche et célèbre un certain type d’homme. Changer cela, que ce soit l’aspect cuir/BDSM, le désir de gens du même sexe, ou la restriction de genre, ce serait célébrer un autre type d’homme, » dit Wood, qui notait également dans un e-mail précédant que « nombreux sont ceux (dans la communauté cuir) qui ont été offensés par ce qui a été compris comme « accepte ou prends toi un procès » concernant l’intégration des hommes trans.

Il n’y a pas eu écho d’actions juridiques menées contre la compétition locale, mais Wood dit que la peur des poursuites judiciaires pourrait décourager les propriétaires des lieux d’accueillir la compétition. Si cela venait à se produire, et qu’il ne trouve pas un autre endroit où puisse se dérouler le concours, il désignera deux hommes en tant que tenants du titre autorisés à se présenter au concours régional, en espérant qu’un lieu soit trouvé à ce niveau là.
Selon des experts du droit local, la clause polémique de la compétition est un flou juridique. Daley pense que, malgré la liberté inhérente à certaines organisations privées, il sera difficile de contourner les lois locales de non-discrimination dans les lieux publics.
« Les organisations privées ont le droit de sélectionner leurs membres. Toutefois, il semble que cette compétition se déroule dans un lieu public et que n’importe quel membre qualifié du public peut y participer, » dit Daley. « Si c’est vrai, il va être difficile de comprendre comment ils font la différence entre les différents types d’hommes pour déterminer lequel peut être candidat. »

Au centre de ce débat paraissant interminable demeurent quelques vérités. Parmi les personnes souhaitant l’intégration des trans, par exemple, personne n’a demandé à ce que les hauts standards de jugements demandés par la compétition LeatherSIR/boy soient abandonnés. Personne n’a remis en cause le fait que les espaces sexués et genrés posent des limites. Toutefois, pour les militants de l’intégration trans, poser cette limite au genre de naissance est une mesure arbitraire, et certains ont proposé d’avoir plutôt recours à l’identité légale, avançant que la plupart des hommes ne possédant pas un physique viril n’auraient pas l’idée de concourir, peu importe la manière dont ils ont été élevé.
« En tant que groupe, nous pouvons être très jaloux de notre espace. Ce réflexe peut parfois mener à tracer des frontières excessives, » dit Daley. « Je pense que certains des gars qui ont un problème avec l’intégration des trans dans le règlement vont finir par trouver ces frontières terriblement artificielles, et que les hommes transgenres gays font intégralement partie de la communauté, comme tout groupe d’hommes gays.
« Souvent, on a pu voir que la communauté cuir a fait preuve d’une grande capacité d’intégration, particulièrement pour les hommes gays et bi qui ne se retrouvaient pas dans d’autres facettes de la communauté gay, » ajoute t’il. « Au bout du compte, cette discussion permettra une meilleure intégration et une plus grand visibilité des hommes trans gay et bi. Mais la route va être longue avant d’en arriver là. »

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